"La culture c'est comme l'amour. Il faut y aller par petits coups au début pour bien en jouir plus tard." Pierre Desproges

samedi 26 février 2011

Photos mattées

« L'appareil-photo est un instrument qui enseigne aux gens comment voir sans appareil-photo. »
Dorthea Lange


Chaque année,depuis 1955, le World Press Photo récompense les meilleures clichés de photo-journalisme. Ce prix, habitué à créer la polémique, a récompensé ce mois-ci la photographe Jodi Bieber pour son image de la Femme Afghane Mutilée.


                                                    


Par cette image, Jodi Bieber fait une nette référence à une autre photographie de femme Afghane, celle de Steve Mc Curry.


                                                  


Ce que certains reprochent à ce prix, en laissant de côté l'utilisation idéologique que quelques magazines ont fait des photos, c'est la mise en scène de l'horreur ou comment rendre esthétique, jolie, regardable (et donc acceptable?) une réalité loin d'être rose...Jusqu'à quel point, a-t-on le droit en photo-journalisme de travailler son image afin qu'elle dégage une esthétique propre à nous faire oublier l'horreur qu'elle décrit? 

    Olivier Laban-Mattei extrait de son photo-reportage sur Haiti

         Chen Qinggang, sauvetage d'un rescapé de tremblement de terre, Chine.

         Peter Lakatos, suicide à Budapest




vendredi 11 février 2011

Лебединое озеро

« Piotr Illyich, avez vous aimé ? Il me semble que non. Vous aimez trop la musique pour aimer une femme. »

Tchaïkovski était homosexuel  et il tenta toute sa vie d'échapper à sa nature profonde en s'enfermant dans un mariage de convenance puis en vivant une relation épistolaire et platonique pendant plus de quatorze ans, on dit que c'est pour cette raison qu'il composa Le Lac des Cygnes car comme le prince il eut toujours le sentiment d'être emprisonné par la fatalité.





                                                        

mercredi 2 février 2011

Nike la pub?

                                                                     


Le géant Nike a depuis longtemps trouvé les ingrédients de la fabrication d'une bonne campagne de pub. En ce début 2011, en tant que nouveau sponsor officiel et pour le lancement du nouveau maillot de l'Équipe de France, ils ont encore frappé fort dans un spot réunissant inconnus et stars du ballon rond (à noter la présence d'une femme sur le terrain), et  en guise de bande sonore Oxmo Puccino, himself, déclame les vers d'Edmond Rostand sur une musique de Karl Jenkins  (Palladio) le tout arrosé d'un chèque à 5 zéros ou plus.

Il faut bien l'avouer, grand bien leur en a pris: le texte de Rostand se marie à merveille avec les images, c'est beau et grande est l'idée de réunir littérature et football, de marier un grand monument du patrimoine culturel  français (la figure de Cyrano de Bergerac) à un autre symbole de la France, son équipe nationale...Sauf, que le franc plaisir de découvrir la publicité a vite fait place à une interrogation: n'est-ce pas un peu bizarre d'utiliser le personnage de Cyrano et de l'allier à l'image de Nike?

Car Cyrano, héros romantique et image du rebel par excellence, personnifie  l'exacte contraire de ce que peut représenter une grande multinationale comme Nike (sans parler du foot-Zahia-buisness), Cyrano, c'est le refus des compromis et le défenseur des opprimés, l'ami des poètes et des marginaux, il se voulait lui-même exclu de tout système de domination, un héros anti "bling-bling" en somme, qu'il est difficile d'imaginer en Nike, presque tout autant que d'imaginer Lennon en Citroën, quant à son panache il y a bien longtemps qu'il a quitté notre patrie et ses citoyens.

                                                     "Que je pactise?
                                                      Jamais, jamais! -Ah te voilà, toi, la Sottise!
                                                     -Je sais bien qu'à la fin vous me mettrez à bas;
                                                      N'importe: je me bats! je me bats! je me bats!"

                                                      Cyrano de Bergerac, scène finale.